Collection Rêve Et Réalité. Bonjour Ma SœUr (1/3)

Bonjour ma sœur, aucune méprise, ma sœur, pas la fille de mes parents, mais celle que l’on appelle bonne sœur.
Qui plus est, une à cornette.
Une que je manque de me mettre dans l’œil.

• Pouvez-vous me laisser passer, je suis votre voisin pour ce voyage.
• Pardon, je me lève pour vous laisser passer, attention à ma cornette, je serais malheureuse de vous éborgner.

Il y a bien des années que j’ai vu une sœur à cornette surtout dans un transport en commun.
Je m’installe, elle se réinstalle et nous attendons silencieux le départ du train.
De temps en temps, je jette un coup d’œil à la dame.
La trentaine comme moi, fort jolie malgré la sorte de foulard cachant ses cheveux et ce machin à bout pointu qui forme sa coiffe.

• Vous semblez étonné de voir une bonne sœur dans un train !
• Non, mais votre chapeau est dangereux et très près de mes yeux.
• Je me présente sœur Adeline de l’ Jésus, mais dites Adeline ce sera plus simple.
Je vais chez mes parents à Bordeaux, il y a quatre ans que je vis dans un couvent en haute Savoie.
• Adrien, 30 ans, chômeur, moi aussi je me rends à Bordeaux pour voir mes parents, mais ils ignorent que je viens les voir.
• Êtes-vous parisien ?
• Non, je viens de Savoie certainement très près de votre couvent.

Le couvent des Ursulines, je le connais bien, il est à deux pas d’où j’habite, mais dans le département limitrophe.
Pourquoi lui en dire plus, mon père toute sa vie, m’a appris la discrétion ?
Le train démarre, nous restons silencieux quelques minutes.

• Êtes-vous marié, je vous vois sans alliance ?
• Non, mais vous oui, je vois la vôtre et comme j’ai été au catéchisme étant jeune, je sais avec qui vous l’êtes !
• Vous avez bien retenu vos leçons, oui nous sommes toutes mariées à notre seigneur.
• Qu’allez-vous faire chez vos parents ?
• Mon père a fait une petite attaque, ma mère m’a appelé, je vais lui rendre visite.


• C’est bien d’aimer Dieu et aussi ses parents !
• Oui, mais en acceptant de venir, pour la rassurer, j’ai fait un gros mensonge.
• Un mensonge pour une bonne sœur !
• Oui, ça arrive et à mon retour au couvent, je demanderai au Père Jules de me confesser, c’est le responsable spirituel de notre couvent.
En attendant mon problème est entier, car j’ignore, comment je vais m’en sortir sans risquer de renvoyer mon père à l’hôpital.
• Et quel est ce gros mensonge ? Il y a peut-être un moyen de vous en sortir !
• Je peux vous faire confiance !
• Plus sérieux que moi, impossible de trouver, toute une éducation.
• Je leur ai caché que j’ai rejoint un couvent après ce qu’il m’est arrivé !
Ils croient que je suis réceptionniste dans un hôtel près d’Annecy.

Je suis à deux doigts de lui en dire plus sur ma personne, mais comme je l’ai dit, j’ai été élevé à savoir rester discret, alors je m’y tiens.

• À, oui, quelle surprise quant à la descente du train, ils vont voir leur fille en sortir avec sa cornette.
• Je vois à votre sourire que vous vous moquez, mais si mon père meurt, ma vie sera fichue.
Par chance, je leur ai fait croire que j’arrive dans le prochain train, j’ai loué une chambre près de la gare et à Paris, j’ai acheté quelques affaires, je retournerai à la gare après pour les recevoir.
• Eh bien, tout est arrangé, vous leur dites que vous avez pu attr le train d’avant et tout est en ordre !
• Ça pourrait marcher, mais j’ai fait un autre mensonge.
• Là vous z ma sœur, je pourrais vous absoudre d’un mensonge, mais deux la pénitence va être salée !
• Et je l’aurai mérité.
Maman chaque fois que je l’ai au téléphone me demande si j’ai rencontré un beau brun parmi nos clients.
Ça ferait tellement plaisir à mon père et dans son état, je leur ai dit que je venais avec mon fiancé !
• C’est loin d’être banal, je vois mal ton mari te rejoindre de là-haut pour passer quelques jours avec eux.


Je me rends compte que je viens de la tutoyer et qu’elle a accepté.

• Juste le week-end, c’est bientôt la saison et je leur ai dit avoir trop de choses à faire dans mon hôtel.
• Ton Hôtel ou ton autel ?
• Tu te moques !

Pas le moins du monde, juste de l’humour, mais elle m’a rendu mon tutoiement.

• Non, avec un H pour ton mensonge et avec un A dans la chapelle de ton couvent.
• Très drôle, j’aime ton humour, mais mon problème reste entier.
Je vais leur dire qu’au dernier moment mon fiancé m’a quittée et que je suis de nouveau seule.
• Et tu feras de la peine à ton père.
J’ai peut-être une idée, mais avant, peux-tu me dire pourquoi tu es entrée au couvent sans leur dire ?
• Oui, j’étais fiancée à un garçon qui la veille de notre mariage m’a quittée.
C’est dur à dire pour une sœur, mais je me suis lancée dans une vie de débauche au grand dam de mes parents.
Je sortais tous les soirs et je me soulais et plus si tu veux bien comprendre sans que je t’en dise plus.
• Je comprends.
• Un soir dans une boîte, j’ai rencontré un mec avec une croix à son révère.
Je voulais qu’il, tu comprends la suite.
• Dans les toilettes de la boîte, je vois très bien la scène.
Il m’est arrivé une fois de me faire sucer dans les toilettes, d’un...

Je m’interromps une fraction de seconde.
J’allais dire dans un hôtel.

• D’un café.
C’était un curé en civil et il s’est refusé à te suivre.
• Oui, j’ai fini par lui dire ce qu’il m’était arrivé, il m’a proposé de me conduire dans un couvent pour que je retrouve paix et sérénité.
Depuis j’ai prononcé mes vœux avec à la clef le mensonge à mes parents.
• Alors par ta franchise, je vais te proposer quelque chose.
Mes propres parents ignorent ma venue, je vais jouer le jeu de ton fiancé pendant tout ton week-end ici.

C’est sous le sourire de nombreuses personnes que nous remontons le quai et que nous sortons de la gare pour nous diriger vers la chambre réservée.

Je vois le sourire concupiscent de nombreux hommes persuadés que je vais me taper cette bonne sœur dans cet hôtel.
Combien d’entre eux fantasment sur les infirmières, les bonnes sœurs et autres professeurs de Français, mieux d’anglais.

• Retourne-toi que je me change.

Je le fais, je suis un gentleman, par chance l’armoire a un côté glace et le spectacle est fort plaisant.

• Mes affaires vont rester là, j’ai loué pour trois jours, ma cornette étant impossible de rentrer dans une valise.
Ce soir nous prétexterons que nous voulons rester sage avant le mariage et tu pourras venir ici et revenir demain.

Une à une, ses affaires de nones sont posées sur le lit.
Une beauté, une beauté qui a ses dires, a déjà connu le loup, je la prendrais bien dans mes bras, mais le jeu m’amuse, je prends mon temps.
Elle a des seins en forme de poire et une chatte blonde, car dès qu’elle a enlevé son voile sous sa cornette, je découvre Maryline, presque en mieux.
Quel con ce curé d’avoir soutiré du marché une telle beauté.
Dans tous les cafés, hôtel ou boîte de nuit, je l’aurais suivie pour me faire sucer plutôt que de la faire entrer dans un couvent.

• Tu sais où tes parents habitent !
• Bien sûr, ils résident quartier de la Bastide.
• Alors, viens, prends ta valise, nous allons prendre un taxi.
C’est nous, impatients de les rencontrer, qui avons pris le train précédent à celui où ils devaient nous attendre.
• Tu sais, j’ai peu de moyens et cette chambre m’a déjà coûtée une bonne partie de ce que notre mère supérieure m’a donnée.
Sans compter mes vêtements.
• Et dedans tu es magnifique.
• Je suis toujours une bonne sœur.
• Alors, tu ferais bien de laisser ici cette bague avec ta cornette.

Nous sortons, je vois une bijouterie non loin des taxis.

• Attends-moi, je reviens.

De retour, je m’agenouille.

• Mademoiselle, voulez-vous m’épouser.


Devant les yeux médusés d’un chauffeur en taxi, agenouillé, je présente une bague à Adeline.

• Tu es fou, tu es chômeur, et je suis déjà mariée !
• Deux choses, je suis un homme galant et me présenter comme ton fiancé assez goujat pour avoir oublié de t’offrir une bague ça me choque.
De plus, regarde ton doigt, la blancheur sur ta peau fait voir que tu as enlevé une bague, ce qui relancera la suspicion de tes parents.
Quant à l’argent, j’ai été licencié et j’ai touché une grosse sommes après un prud’homme.

Adelie prend la bague et se la place à son doigt.
Elle la regarde, je me redresse et la prenant dans mes bras, je l’embrasse.
Sa langue se retire de ma langue.
Beau-papa, belle-maman, nous voilà, je m’amuse comme un petit fou...

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